Anatomie d’un shinai
Généralités
Le shinai était originellement fabriqué en Bambou (Take) Madake du Japon, puis, plus tard, en Keichiku du Japon et de Taiwan (pour des raisons d’approvisionnement, mais aussi pour des raisons techniques).
Il est composé globalement de 3 parties :
- la tsuka (poignée)
- le do (corps, partie large au-dessus de la tsuba)
- le monouchi (1/3 supérieur)
La peau de cuir recouvrant la tsuka est le tsukagawa (peau de poignée). La garde est appelée tsuba, et la bague de maintien en caoutchouc s’appelle tsubadome. Le fil permettant de tenir l’ensemble et de maintenir la tension entre les lattes de bambou s’appelle tsuru, il est maintenu à sa base (coté tsuba) par le komono (petite pièce – facultative), au milieu par le nakayui (noeud central) et en haut par le sakigawa (peau du bout). Les nœuds du bambou sont appelés fushi (on leur donne parfois une signification, mais à l’origine, il n’y en avait pas). Le 1/4 supérieur entre le nakayui et le sakigawa est nommé datotsubu, c’est avec cette partie qu’il faut toucher pour que la coupe soit valide (point accordé).
Les différentes formes du shinai
Il existe principalement 5 formes, dont certaines sont combinables : Classique, Dobari, Jissengata, Kotogata (ou Chokuto) et Kobangata. La forme a un énorme impact sur le type de pratique et sur l’éventail technique auquel on aura accès en compétition. Généralement, on choisit son shinai de Kendo en fonction de son style de pratique.
- Classique : le classique s’oppose au Jissengata par le fait qu’il s’agit d’une forme optimisée des shinai ancien (Kotogata). Petit à petit, le corps (do) du shinai s’est épaissi, et l’équilibre a été descendu sur la tsuka, de manière à obtenir un shinai équilibré, optimisé pour la pratique et la compétition. Sans particularité, le shinai classique est considéré comme le parfait équilibre en vitesse, puissance et flexibilité.
- Dobari : littéralement « do » le corps (tronc) et « hari« , étiré/élargi, correspond à un corps plus large qu’un shinai classique, déplaçant le centre de gravité vers la tsuka. Permet un travail en vitesse contre une légère perte de puissance.
- Jissengata : littéralement « forme pour le combat réel », la forme jissengata est proche du dobari avec un corps large, mais avec en plus une pointe plus fine. L’allégement de la pointe permet de redescendre encore plus l’équilibre sur la tsuka, et favorise le travail de vitesse au détriment de la puissance (souvent considéré comme handicapant par son manque de puissance et l’absence de retour de force après la frappe, c’est un shinai « d’expert »).
- Kotogata (aussi appelé Chokuto) : littéralement « forme ancienne », correspond aux premiers shinai fabriqués, non optimisés pour l’équilibre. Avec une épaisseur équilibrée sur l’ensemble du shinai, la distribution du poids est uniforme, et l’équilibre général se trouve vers son centre. Ces shinai sont généralement appréciés des enseignants de haut niveau qui s’appuient plus sur le contrôle du Kensen que sur leurs qualités physiques.
- Kobangata : Se réfère à la forme de la tsuka (poignée), en forme de Koban, une ancienne pièce de monnaie japonaise de forme ovale. Un grip ovale et donc plus large, en permet une meilleure saisie, en revanche, cela redescend significativement l’équilibre sur la tsuka. Il est en général plutôt destiné aux pratiquants ayant de grandes mains et ayant besoin d’une meilleure prise sur la tsuka.
Le poids et la taille du shinai :
Si le poids a beaucoup d’incidence sur la technique, dans la pratique, vous n’avez pas vraiment le choix puisque le poids est déterminé par les normes de compétition. Vous pouvez éventuellement prendre un shinai plus lourd, mais ces shinai sont très rares (hors modèles pour suburi) puisqu’ils rendent la pratique beaucoup plus difficile et engendrent un énorme désavantage en compétition.
La taille du shinai est également déterminée par les normes de compétition, cependant, contrairement au poids qui est fixé en poids minimum, la taille est fixée en taille maximale. Vous êtes donc libre d’utiliser un shinai plus court. Si cela est possible pour les Kendoka de petite taille, de manière à ne pas déséquilibrer les frappes, il semble évident que plus le shinai est long, plus il est facile de toucher, et cela surtout si le pratiquant d’en face à un shinai long…
De fait, 95% des hommes utilisent un shinai de taille 39, et une large partie des femmes un shinai de taille 38 (on trouve également un certain nombre de taille 37 au Japon, mais les occidentales ont tendance à être plus grandes, ce cas sera plus rare. A l’inverse beaucoup de femmes occidentales utiliseront une taille 39).
Il est important de faire la distinction entre l’entrainement, où un shinai un peu plus court peut être adapté en fonction de la morphologie du pratiquant (notamment pour les débutants) et le Shiai / compétition où il est difficile de se passer d’un shinai de la taille maximale autorisée.
Pratiquants | Sexe | Longueur | poids |
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Enfants (- de 15 ans) | M | inférieur ou égale à 114 cm (taille 37) | supérieur à 440 g |
Enfants (- de 15 ans) | F | inférieur ou égale à 114 cm (taille 37) | supérieur à 400 g |
Ados (15 à 18 ans) | M | inférieur ou égale à 117 cm (taille 38) | supérieur à 480 g |
Ados (15 à 18 ans) | F | inférieur ou égale à 117 cm (taille 38) | supérieur à 420 g |
Adultes (+ de 18 ans) | M | inférieur ou égale à 120 cm (taille 39) | supérieur à 510 g |
Adultes (+ de 18 ans) | F | inférieur ou égale à 120 cm (taille 39) | supérieur à 440 g |